Un trafic a été mis à jour par une journaliste : le private re-homing qui consiste à échanger sur Internet des enfants adoptés.
« Votre enfant ne vous plait pas ou vous déçoit ? Donnez-le ! » C’est à peu près ce que propose un trafic scandaleux qui s’est développé aux Etats-Unis : c’est le private re-homing, le changement de foyer privé.
Ce trafic a été mis à jour par une journaliste américaine, Megan Twohey, qui a enquêté pendant 11 mois sur ces pratiques illégales, pour le compte de l’agence de presse Reuters, selon Le Monde. Des parents américains qui ne supportent plus leurs enfants adoptés, ont des problèmes avec eux ou se sont tout simplement lassés d’eux, peuvent proposer à d’autres familles de les accueillir. Elles se débarrassent ainsi d’enfants qui ne correspondent pas à leurs attentes.
Des centaines d’enfants concernés
Selon Reuters, au moins 261 enfants ont été proposés en 5 ans, la majorité d’entre eux, âgés de 6 à 11 ans, étaient étrangers et 5000 annonces ont été recensées lors de l’enquête diffusée du 9 au 11 septembre. Des bébé ont ainsi été échangés : le plus jeune avait 10 mois.
Si l’enfant ne convient pas à la nouvelle famille, il est renvoyé à sa famille d’origine. Les familles qui ont recours à ce réseau justifient leur démarche par les faibles coûts qu’elle engendre en comparaison d’une adoption officielle.
De véritables drames
Cette pratique, courante avec les animaux domestiques, peut aboutir à de véritables drames. Megan Twohey témoigne de la tragédie d’une jeune Libérienne, Quita, adoptée par un couple américain, les Puchalla. Ne la supportant plus, les Puchalla lui trouvent de nouveaux "parents" en deux jours, via le web. Les Eason, récupère la jeune fille après avoir signé un simple acte notarial.
Or, ce couple, suivi par les services sociaux, était connu pour sa violence et avait déjà été accusé d’abus sexuels sur des enfants qu’ils gardaient occasionnellement. Leurs propres enfants biologiques avaient eux-mêmes été placés par les services sociaux.
Quelques jours plus tard, le couple était en fuite puis arrêté par la police. Et Quita a fini par rejoindre sa famille adoptive officielle, les Puchalla !
Yahoo ! a immédiatement fermé les groupes ciblés par l’enquête de la journaliste que la société hébergeait. Facebook en revanche a préféré les laisser en ligne, prétextant "Internet est un reflet de la société, que les gens utilisent pour toutes sortes de communications et régler toutes sortes de problèmes".